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biodéchets : à nouvelle obligation, nombreuses solutions

À compter du 1er janvier 2024, conformément au droit européen et à la loi anti gaspillage de 2020, le tri des biodéchets se généralise et va concerner tous les citoyens, professionnels comme particuliers. Le point sur les solutions proposées par l’intercommunalité et rappel aux professionnels de leurs obligations.

 

Biodéchets : de quoi parle-t-on ?

L’article L. 541-1-1 du code de l’environnement définit les biodéchets comme : « Les déchets non-dangereux biodégradables de jardin ou de parc, les déchets alimentaires ou de cuisine provenant des ménages, des bureaux, des restaurants, du commerce de gros, des cantines, des traiteurs ou des magasins de vente au détail, ainsi que les déchets comparables provenant des usines de transformation de denrées alimentaires. ».

 

Pourquoi et comment engager le tri à la source des biodéchets ?

À ce jour, les biodéchets représentent encore un tiers des déchets non triés des Français. Pourtant, les trier présente de nombreux bénéfices :

    • Réduire le bilan carbone du secteur des déchets à travers la réduction du stockage et de la combustion des déchets.
    • Contenir les hausses du coût du traitement des déchet en baissant les volumes à traiter
    • Produire du biogaz qui peut être soit destiné à un usage local, soit réinjecté dans le réseau de gaz naturel.
    • Fournir les agriculteurs ou gestionnaires d'espaces verts en engrais organiques et ainsi améliorer la qualité agronomique des sols.

 

Particuliers : les solutions

Pour Rose-Marie Falque, vice-présidente de la CC du territoire de Lunéville à Baccarat déléguée à la gestion et à la prévention des déchets, la part des biodéchets du territoire « peut se diviser ainsi : 85% des biodéchets se traitent aujourd’hui en ayant principalement recours au compostage, aux dépôts en déchetterie voire en point d’apport volontaire pour les déchets verts. Se pose aujourd’hui la question des 15% restants, concernant principalement les foyers résidents des petits immeubles du centre-ville de Lunéville notamment. »

  • Des composteurs individuels à prix coûtant

Afin de permettre aux foyers qui souhaiteraient s’équiper de solutions individuelles de compostage à prix réduit, la Communauté de Communes vient de lancer une importante commande de composteurs. La collectivité a souhaité les proposer à prix coûtant.

  • Des composteurs collectifs

En lien avec les 3 Ambassadeurs du tri, la collectivité souhaite développer l’offre de solutions collectives de compostage. Partout où c’est possible et où des citoyens souhaiteront s’impliquer, la CCTLB apportera son aide. Un agent est actuellement en cours de  formation pour devenir « Maitre composteur » et pourra ainsi piloter ce type de projet sur le territoire.

  • Un guide pour réussir son compost

La CCTLB vient d’éditer un guide gratuit entièrement consacré au compostage. Clair, précis et concret, ce nouvel outil sera disponible gratuitement courant décembre auprès de sa mairie dans sa version imprimée ou d’ores et déjà téléchargeable avec d’autres ressources numériques, en ligne, via le site www.trions.fr

  • Une étude menée avec l’ADEME

Une importante étude, financée par l’Agence de la Transition Ecologique (ADEME), est actuellement menée sur notre  territoire. Elle consiste à doter prochainement les élus de solutions concrètes et chiffrées pour mettre en place et réussir le traitement à la source des biodéchets pour les foyers n’ayant accès à aucune solution de compostage.

Professionnels, quelles obligations ?

  • Quels sont les biodéchets concernés ?

Les biodéchets sont définis par le Code de l’Environnement comme : « tout déchet de jardin et de parc ainsi que tout déchet alimentaire et de cuisine produits par les ménages, les restaurants, les magasins de vente au détail ainsi que les établissements de production et de transformation de denrées ».

Cela inclut donc les déchets de table, mais aussi les ratés de productions, les invendus qui ne peuvent plus être commercialisés, etc. Le tri des biodéchets contribue activement à la lutte contre le gaspillage alimentaire.

 

  • Quels aménagements mettre en place pour les biodéchets ?

En interne, vous devez vous organiser pour que les biodéchets que vous produisez soient séparés des autres déchets. Pour en assurer la collecte, le traitement et enfin la valorisation, nous vous invitons à vous rapprocher de vos prestataires habituels de gestion des déchets ou d’un prestataire spécialisé dans la collecte des biodéchets.

 

  • Comment réduire la part de biodéchets ?

Avant de s’intéresser au traitement des biodéchets, il s’agit avant tout d’en réduire le volume produit. Il existe différentes méthodes de réduction des biodéchets dans les entreprises.

    • Gestion des stocks : En amont, mettre en place un système de gestion des stocks efficace pour éviter les achats excessifs. Dans ce même esprit, suivre les dates de péremption et utiliser la méthode “premier entré, premier sorti” pour minimiser le gaspillage.
    • Sensibilisation au gaspillage : En fonction du secteur d’activité, former les équipes à des techniques de découpe efficaces pour maximiser le rendement des produits alimentaires. Également inciter à proposer des portions adaptées pour éviter que les clients ne laissent des restes dans leurs assiettes.
    • De plus, depuis le 1ᵉʳ janvier 2022, les producteurs, importateurs ou distributeurs sont obligés de réemployer, réutiliser ou recycler les produits non alimentaires invendus. Pour plus d’informations à ce sujet, rendez-vous sur economie.gouv.fr/entreprises/donner-invendus-non-alimentaires-comment-faire.
    • Quantifier : La mise en place d’outils de mesure précis du contenu de des poubelles permettra d’identifier les produits sur lesquels cibler les efforts de réduction des biodéchets. 

 

  • Alors, quelle solution adopter ?

Il existe plusieurs solutions de tri à la source des biodéchets, qui peuvent être scindées en deux grandes catégories : le compostage (en établissement ou collectif) et la collecte séparée (par un prestataire extérieur privé, les collectivités publiques ayant l’interdiction de proposer des solutions et des services).

    • Le compostage

En établissement ou en collectif, le compostage permet une valorisation de vos biodéchets directement sur place, avec peu ou pas de transport. De plus, vous pourrez valoriser votre entreprise et le travail de vos équipes auprès de votre clientèle. De cette solution résulte un compost utilisable localement, dans vos espaces verts, par exemple. Une réflexion sur l’usage qui sera fait du compost est indispensable pour que le système fonctionne durablement. Le choix du compostage implique néanmoins un suivi par une personne formée. Il nécessite aussi un espace extérieur alloué au compostage. Enfin, il peut ne pas être adapté à des volumes trop importants de biodéchets.

    • La collecte séparée

Elle fait appel à un prestataire extérieur privé. Elle est synonyme de gestion simplifiée et permet d’avoir une meilleure traçabilité. Cependant, la possibilité d’une collecte séparée dépend de l’existence d’une telle solution sur votre territoire : si le service public ne propose pas de collecte aux professionnels, vous devrez souscrire une prestation avec un acteur privé. À noter que le transport des déchets alimentaires a, lui aussi, un impact environnemental, mais permet de valoriser les biodéchets en compostage industriel ou méthanisation.