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Guillaume Prestini maintient 70 emplois
Plutôt que de voir disparaître l'entreprise de travaux publics Eiffage du Lunévillois, Guillaume Prestini a décidé de racheter la société et de maintenir ainsi 70 emplois. Retour sur une histoire peu commune.
Une histoire de famille
Il s'appelle Guillaume. Il est jeune, 30 ans à peine, et entre lui et l'entreprise lunévilloise de travaux publics, c'est plus qu'une simpe histoire d'employeur/employé. Pour la sauver ainsi que les emplois de ses 69 collègues, Guillaume Prestini n'a pas hésité à racheter cette entreprise bien connue sur le territoire et créée en 1931 par... son arrière-grand-père Ugo.
A l'origine, la société était majoritairement axée sur le bâtiment et ce, jusqu'en juillet 1976, date à laquelle elle est reprise par Daniel , le petit-fils d'Ugo, qui l'ouvre aux travaux publics (travaux d'assainissement et d'adduction d'eau potable). L'entreprise, installée avenue de Gerbéviller, connaît des années fastes.
La conjoncture évolue dans les années 90. Un véritable tournant s'impose. En 1996, la décision est prise : la SA Prestini est dissoute pour donner naissance à deux entités distinctes : la SARL Prestini bâtiments et la SARL Prestini TP. Le 11 juillet 2008, la première est rachetée par Spie Batignole, tandis que la seconde passe sous le contrôle d'Eiffage.
"Tout n'a pas été facile mais l'entreprise a su rebondir et cela, grâce à ses salariés", se rappelle Daniel Prestini, l'un des fils de Charles. Lorsque l'entreprise est rachetée, Daniel est nommé directeur des antennes de Baccarat et d'Epinal du groupe Eiffage TP.
Gravir les échelons
Durant cette période, Guillaume Prestini, l'un des quatre enfants de Daniel, décroche son diplôme à l'Ecole supérieure d'ingénieurs des travaux de la construction (ESITC) de Metz en 2009. Il est alors embauché à l'agence d'Eiffage à Epinal. Il gravit tous les échelons pour finir chef d'agence.
En 2011, il rejoint Lunéville. A ce moment-là, le chiffre d'affaires de l'entreprise est déjà en baisse. Le groupe Eiffage met en place un premier plan de restructuration.
Quelques années plus tard, l'activité reste stable. Néanmoins, en avril 2016, la menace de fermeture commence à planer.
Le rachat
Guillaume n'imagine pas voir l'entreprise démantelée, transformée en friche, surtout dans un secteur où l'activité de bâtiment reste importante. La solution ? Le rachat. Les risques sont élevés, mais Guillaume Prestini y croit. Il puise dans ses fonds, emprunte, et propose à son père de devenir son "business angel".
Fin avril 2016, il fait une proposition à Eiffage. Les négociations durent 8 mois. En décembre 2016, un protocole d'accord est signé entre Guillaume et Eiffage. Le 21 février 2017, la nouvelle entreprise est créée. Elle s'appellera Prestini TP. La version 2017 est une SAS, au capital de 228 000 €, qui emploie 70 personnes. C'est une bonne nouvelle !
L'objectif est maintenant de décrocher des chantiers auprès des collectivités et d'entreprises privées. "La satisfaction de devenir patron ? Je ne l'ai pas fait pour cela", explique Guillaume Prestini. "C'est surtout la satisfaction d'entreprendre à Lunéville en rachetant l'entreprise de mon arrière-grand-père. Nous allons lui redonner une seconde vie. Je sais pouvoir compter sur les compétences et le savoir-faire de mes collaborateurs. Tout le monde a envie de bosser, les gars sont motivés et rien ne serait possible sans eux." |