3/10  « Zéro phyto » : le label commune nature

L’utilisation de produits phytosanitaires par les collectivités et les particuliers est aujourd’hui formellement interdite. Et qu’il s’agisse de jardins privés ou d'espaces publics (parcs et jardins, cimetières, entrées de ville et village, bordures de voies, …), la gestion de ces espaces verts nécessite à présent des méthodes douces et durables. Pour accompagner ces changements, 36 communes volontaires du territoire sont à l’initiative d’une démarche, intitulée « Zéro Phyto », portée par la Communauté de Communes et soutenue par l’Agence de l’eau Rhin-Meuse et la Région Grand Est.

• Intéressons-nous aujourd’hui à la démarche « Commune Nature ».

Avez-vous déjà aperçu ce panneau présentant une ou plusieurs libellules à l’entrée des communes ?

Vous avez dit « Commune Nature » ?

Dès 2011, la démarche « Zéro pesticide » a été lancée en Région Grand Est, en partenariat avec l’Agence de l’eau Rhin-Meuse. La démarche vise à réduire ou supprimer tous les traitements chimiques en zones non agricoles et notamment dans les communes et structures gestionnaires d’espaces publics : lycées, établissements de santé, hôpitaux… Pour réussir, les collectivités et les autres gestionnaires s’impliquent dans un parcours global de sauvegarde de la biodiversité, de protection et de restauration des ressources en eau au bénéfice des générations futures.

C’est pourquoi, la Région Grand Est et l'Agence de l'eau ont mis en place une distinction pour récompenser et mettre en lumière les communes et espaces publics qui s’engagent. Protéger les eaux souterraines et les rivières, c'est préserver les milieux naturels et la biodiversité, ainsi que notre santé et celle de tous les êtres vivants dans notre environnement.

Interview

La distinction « Commune Nature » expliquée par Stéphane André, chargé de communication à l’Agence de l’eau Rhin-Meuse : Stéphane André : Il s’agit d’une opération menée conjointement avec la Région Grand Est. Aujourd’hui, ce sont plus de 600 collectivités, groupements ou gestionnaires d’espaces qui ont déjà été distingués. Au-delà des obligations réglementaires, «Commune Nature» est une démarche valorisante qui offre l’opportunité  aux collectivités de faire reconnaitre leur engagement, l’implication de leurs équipes, les solutions mises en place sur le terrain. La force de ce dispositif est de toujours vouloir progresser. Nous jugeons la dynamique qui est impulsée par les communes et, dans le cas de la CCTLB, par l’intercommunalité. »

• On évoque des niveaux différents ? Comme autant de libellules ?

Oui, la distinction « Commune Nature » comprend 4 niveaux :

Le premier prend en compte le respect de la loi Labbé et de la règlementation en vigueur relative à l’utilisation des produits phytosanitaires. En complément, la signature d'une charte d'engagement dans la démarche est demandée.

Au deuxième niveau, les collectivités doivent respecter la non-utilisation, depuis au moins un an, de produits phytosanitaires autres que les produits de biocontrôle, produits à faible risque et/ou produits autorisés en agriculture biologique. Elles doivent mettre en place un plan de gestion différenciée ou tout autre document technique décrivant les modalités de gestion des différents espaces.

Au troisième niveau, est évaluée la suppression, depuis au moins un an et pour les 3 années à venir, de l’utilisation de la totalité des produits phytosanitaires y compris des produits de bio contrôle, des produits à faible risque et des produits autorisés en agriculture biologique sur l’ensemble des espaces.

Un nouveau niveau, dit « niveau bonus » est mis en place pour cette édition 2021. Il permet l'intégration de critères plus ambitieux en matière de biodiversité (adaptation au changement climatique, développement de la nature dans l’espace urbain, limitation de l'imperméabilisation des sols, création de couloirs écologiques…).

Pour en savoir plus

www.eau-rhin-meuse.fr/commune-nature-des-libellules-pour-recompenser-les-collectivites