10/10  « Zéro phyto » : Azerailles, Jolivet , Chanteheux

L’utilisation de produits phytosanitaires par les collectivités et les particuliers est aujourd’hui formellement interdite. Et qu’il s’agisse de jardins privés ou d'espace public (parcs et jardins, cimetières, entrées de ville et village, bordures de voies, …), la gestion de ces espaces verts nécessite à présent des méthodes douces et durables. Pour accompagner ces changements, 36 communes volontaires du territoire sont à l’initiative d’une démarche, intitulée « Zéro Phyto », portée par la Communauté de Communes et soutenue par la Région Grand Est et l’Agence de l’Eau Rhin-Meuse.

Pour clore notre série sur la démarche Zéro phyto, voici trois communes particulièrement investies, de façons toutes différentes, dans la gestion durable de leurs espaces verts : à Azerailles, la végétalisation de la traversée du village avec une sélection d’essences bien spécifiques, à Jolivet, la préservation de la biodiversité et à Chanteheux, une solution pour l’infiltration de l’eau !

Azerailles : végétalisation de la traversée du village 

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Avec le contournement de la commune par la Route Nationale 54, Azerailles entame en 2010 une longue réflexion quant à la requalification de la traversée du village. Rose-Marie Falque, maire de la commune d’Azerailles et Hervé Petitjean, agent technique remontent le fil :

Rose-Marie Falque « A ce moment-là, plus de trafic automobile intense et dangereux. Notre idée est alors de redonner à la rue principale du village une réelle fonction, d’améliorer notre cadre de vie et de sécuriser les piétons et les usagers. Le Conseil Départemental s’est chargé du désamiantage de la route. La chaussée a été rétrécie à 6,50 m (contre 12m avant) pour permettre la création d’une piste pour piétons et cyclistes et la mise en place d’une bande enherbée en alternance avec des places de stationnement. Une longueur de 900 mètres de rue a été végétalisée. Nous souhaitions soigner et valoriser notre entrée de village, la rendre plus accueillante et plus naturelle.»

Hervé Petitjean « Nous avons sélectionné des plantes vivaces, comme les Achillées, les Rudbeckias, les Marguerites, les Roses trémières pour avoir un fleurissement des massifs de mars à octobre. D’ailleurs nous sommes début octobre et les rosiers sont encore bien fleuris. Pour l’entretien, nous rechargeons les massifs d’écorces à chaque printemps et une taille des branchages est nécessaire».

Rose-Marie Falque « Le choix était de même pour les arbres d’ornement, avec un assemblage de plusieurs essences qui s’adaptent au climat en espace urbain : quelques pommiers d’ornement qui évoquent la mirabelle avec ses petites pommes jaunes, des tilleurs, des sorbiers, des poiriers d’ornements ou encore des érables champêtres. Pour poursuivre cet aménagement, une deuxième tranche de travaux est prévue jusqu’à l’ancien bureau postal. La place de la mairie subira également, à terme, un embellissement végétalisé. »

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Jolivet  : une démarche écologique de préservation de la biodiversité

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A la mairie de Jolivet, c’est l’équipe municipale toute entière, élus comme techniciens, qui adopte une démarche écocitoyenne, respectueuse de l’environnement, dans la façon de travailler au quotidien. Jackie Houot, adjoint en charge de l’Environnement, prend soin de chaque espace vert de la commune en suivant la méthode zéro phyto. 40.000 m² à entretenir, entre le stade de foot, les chemins communaux et le village. Ça mérite un peu d’organisation : 

• Un chantier participatif et écologique

Jackie Houot : « Auparavant, le service technique utilisait des produits phytosanitaires qui étaient d’une grande facilité d’utilisation : un passage tous les six mois suffisait à gérer les « herbes folles ». Depuis 2017, la municipalité a définitivement abandonné tout usage de pesticides et utilise désormais différents moyens de désherbage, adaptés à chaque espace : c’est principalement la binette, pour le terrain de pétanque, la place en pavés, la cour d’école et le cimetière. C’est un énorme travail pour les deux agents techniques. Le cimetière, par exemple, représente trois passages par an (6 jours par agents techniques) et la place Paul Erard, c’est 2 jours complets de nettoyage à l’année. Alors cette année, nous avons organisé une opération « Argent de poche » : huit jeunes se sont attelés au désherbage de l’aire de jeux et d’autres travaux extérieurs comme le nettoyage des rues et la place Paul Erard était aussi au programme». Pour le cimetière, la municipalité lance un appel aux bénévoles ce samedi 16 octobre, pour enlever les mauvaises herbes qui ont envahi les allées. Prendre soin de nos concitoyens et de notre cadre de vie est à ce prix.»

• L’eau : une source d’énergie renouvelable

Jackie Houot : « Nous avons profité de l’espace extérieur, derrière l’atelier communal, pour installer une cuve de récupération d’eau de pluie. Nous stockons jusqu’à 15.000 litres d’eau venant du toit de l’atelier dans une bâche noire et souple. Il y a aussi un cubit de 1000 litres à l’école. Autrefois, l’eau utilisée pour l’arrosage des fleurs venait de la concession. Une véritable économie d’eau et d’argent. »

• Préserver et favoriser la biodiversité

 Jackie Houot : « Nos efforts en matière de fleurissement et de préservation de la biodiversité nous permettent de maintenir la 2^ème fleur au Concours National des Villes et Villages Fleuris. Nous avons mis en place un hôtel à insectes,  des jardins partagés, une prairie fauchée tardivement, des murs en pierres sèches, une mare pédagogique... L’idée est  vraiment de redonner un côté plus naturel à notre village, d’améliorer notre cadre de vie et d’agir en faveur de  la biodiversité. Les jardinières de plantes annuelles ont, elles-aussi, été réduites de moitié et il y a plus de vivaces dans les massifs. Nous participons au projet « Trame verte » qui vise à inscrire la préservation de la biodiversité dans les décisions d’aménagement du territoire. »

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Chanteheux : une solution pour l’infiltration de l’eau 

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A Chanteheux et plus précisément dans le lotissement « le Cottage du Rianois », un important aménagement en pavés (1070m²) a été réalisé pour faire face à de nombreuses inondations, fréquentes dans le quartier notamment dans les caves des habitations. Une solution plus écologique que le bitume que nous invite à découvrir le maire de la commune Jacques Dewaele :

« Le Cottage du Rianois est l’un des plus vieux lotissements de la commune. Il a vu le jour en 1971. Nous avons profité d’importants travaux d’assainissement menés par la Communauté de communes  et de voirie portés par la commune, pour régler ce problème d’inondation. Les pavés drainants ont vocation à laisser l’eau s’infiltrer dans le sol, là où elle tombe. Cela limite le remplissage des égouts et surtout l’eau dans les caves, comme c’était le cas. C’est un véritable atout écologique, ils ont aussi  comme avantage de réduire la température. Deux parkings et plusieurs rues ont été recouverts de ce type de pavés. Pour l’entretien, nous n’avons pas encore suffisamment de recul, il n’y a pas beaucoup d’herbe pour le moment. Nous utilisons une balayeuse équipée d’une brosse métallique pour le nettoyage».

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Pour en savoir plus

• 1/10 « Zéro phyto » : c’est quoi ?
• 2/10 « Zéro phyto » : le plan de gestion différenciée
• 3/10 « Zéro phyto » : la distinction "Commune Nature"
• 4/10 « Zéro phyto » : l'éducation à l'environnement
• 5/10 « Zéro phyto » : la ville de Baccarat
• 6/10 « Zéro phyto » : demi journée technique avec Fredon Grand
• 7/10 « Zéro phyto » : la semaine du développement durable
• 8/10 « Zéro phyto » : la ville de Lunéville
• 9/10 « Zéro phyto » : une présentation de matériel alternatif