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PANDEMIE ET SERVICES PUBLICS 4/6 : LE PôLE BIJOU

Comment gérer un équipement public en temps de crise ? Comment organiser le travail ? Comment ont été vécus les confinements et déconditionnements successifs ? Comment garder le lien avec le public et, surtout, comment préparer l’après ? Toute la semaine, nous vous proposons de partir à la rencontre des hommes et des femmes qui pilotent nos équipements et services intercommunaux…

Aujourd’hui, rencontre avec Monique Manoha, responsable du Pôle Bijou, pôle d’excellence des métiers du bijou situé à Baccarat et qui accueille tout au long de l’année des créations d’artistes et de bijoutiers contemporains à travers des expositions à thèmes.

  • Comment avez-vous géré les confinements successifs ?

Monique Manoha : Depuis le début de la crise sanitaire, le pôle bijou connaît des phases quelques peu chaotiques :

Fermeture totale entre mars et mai 2020

- Adaptation d’un protocole sanitaire pour la réouverture en été et réservation obligatoire pour les visites commentées, le nombre de personnes étant limité à 10 maximum par groupe.

De nouveau fermé totalement depuis le 16 octobre 2020.

C’est d’autant plus frustrant que la galerie avait dû fermer ses portes en fin d’année 2019 en raison des travaux nécessaires pour accueillir l’exposition « Le Flacon en majesté, esprit d’une collection». Inaugurée en février 2020, cette majestueuse collection a rencontré un fort succès dès son ouverture, quelque peu stoppé dans son bel élan.

  • Avez-vous fait des aménagements particuliers pour répondre aux exigences sanitaires ?

MM : Oui bien sûr, même pour la courte période d’ouverture de cet été ! Comme pour tous les établissements recevant du public, nous avons réaménagé la galerie de façon à respecter les distanciations physiques.  Afin de gérer au mieux l’afflux de visiteurs, l’idée a été de proposer un système de réservation en ligne pour les visites commentées.

  • Comment avez-vous réorganisé les différents événements prévus ?

MM : Le Pôle Bijou travaille, chaque année, en partenariat avec les établissements scolaires :

Le lycée Paul Lapie de Lunéville pour la section « Art de la broderie »

Le lycée Boutet de Monvel de Lunéville pour la section « Ferronnerie d’art et ébénisterie »

Le lycée Loritz de Nancy pour la section « Fonderie fine »

Le Cerfav (Centre Européen de Recherches et de Formation aux Arts Verriers) de Vannes le Châtel

Le collège de Baccarat sur un projet d’enseignement concerté avec les classes.

A la vue des nouveaux statuts de l’Education Nationale en raison de la crise sanitaire, toutes les actions menées ont été suspendues sur les deux années scolaires 2019/2020 et 2020/2021.

Nous avons également un partenariat avec la région dans le cadre d’une formation « Tout au long de la vie ». Un travail très riche qui accompagne les adultes dans le cadre d’une reconversion sur les métiers d’arts. Beaucoup d’investissement pendant ces deux années d’apprentissage et qui devait se terminer par une exposition cet été. Malheureusement tout a dû être annulé.

Les Journées Européennes des Métiers d’Art (JEMA), annulées en 2020 sont reportées aux 9, 10 et 11 avril 2021, avec certains aménagements. Par contre le thème « Réminiscence » qui devait être le thème de ces journées va être reporté en 2022. Nous avons un superbe projet à présenter avec des créations internationales et nous ne voulons pas prendre le risque d’une annulation là-dessus en avril.

Il faut savoir qu’organiser une exposition est un travail de concertation d’une année, voire plus, entre les différents partenaires et l’appel à candidature auquel répondent les créateurs.

 

Il est primordial de garder le contact avec nos partenaires.

Monique Manoha

 

  • Comment l’équipe s’est adaptée à la situation ?

MM : Entre télétravail et présentiel, nous avons appris à travailler différemment avec des réunions d’équipe plus régulières. La mise en place des visites commentées a rencontré un fort succès. Un nouveau public plus local mais par contre très peu de visiteurs étrangers, du fait de la situation chez nos voisins. 

Tous les matins à 10h30, les visites commentées des deux expositions qu’accueille le Pôle Bijou ont permis, en groupe limité à 9 personnes, d’apprécier toute la qualité des pièces présentées et d’aller plus en avant dans la découverte des artistes et de leurs techniques. Mettre en avant la qualité plutôt que la quantité, ce nouveau concept fort satisfaisant est peut-être le côté magique que nous retiendrons de cette crise sanitaire !  

  • Comment conserver le lien avec vos partenaires et les créateurs ?

MM : Principalement par téléphone, mails et visioconférences. Même si, actuellement, il est encore très compliqué de prévoir la prochaine exposition, un simple appel téléphonique fait du bien et motive. Des liens se sont tissés dans le cadre des JEMA avec le département et le Château de Lunéville mais aussi avec les collègues du Réseau des médiathèques avec qui nous organisons des actions communes.

Les artisans vous attendent avec impatience. Les œuvres ne demandent qu’à être admirées !

Monique Manoha

 

  • Comment préparez-vous l’après-crise ?

MM : Les prochaines expositions de la galerie, initialement prévues en ce début d’année vont être repoussées :

-  L’exposition « Contenant, contenu » est cependant maintenue et devrait débuter le 24 avril 2021

-  Comme chaque fin d’année, nous souhaitons proposer un événement type «marché de Noël»

-  Exposition « Éloge de la lenteur » sur laquelle nous avons fourni un important travail est malheureusement

repoussée à 2022.

Nous travaillons aussi sur de nouvelles visites thématiques. On croise les doigts pour que toute notre énergie déployée au développement de ces actions culturelles, soit prochainement récompensée par des expositions qui puissent trouver leur public.

 

 
  • Rencontre avec Jocelyne Carel, vice-présidente, déléguée à la Gestion des structures d'art, aux médiathèques et au Pôle Bijou.

Le Pôle Bijou est un pôle d’excellence des métiers du bijou initié pour la mise en valeur des œuvres d’art. Les créateurs attendent avec impatience de partager avec le public leur savoir-faire et des œuvres qui ne demandent qu’à être admirées. La culture a une place importante surtout en temps de crise, les gens ont besoin de s’évader.

 

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