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Il passe ses matinées sur les routes des 4 départements lorrains auprès de ses clients et ses après-midis à Chanteheux où il affute au centième de millimètre à peu près tout ce qui sert à couper ou trancher. Il s’est lancé dans l’aventure de l’entreprenariat un peu comme dans sa vie, à fond, et forme un apprenti qu’il compte prochainement embaucher. La nuit, il rêve aux nouveaux marchés qu’il pourrait développer avec ses machines dernier cris et se réveille en préférant investir dans sa boite plutôt que se rémunérer. Rencontre avec Emmanuel Cagné, un chef d’entreprise … qui tranche.

Se lancer dans l’aventure

« J’ai passé 14 années dans un grosse menuiserie de Nancy. A la fin, comme chef d’atelier, je m’occupais de la partie achat et de l’affutage des outils que je confiais à la société Normafutt de Richardménil. Un jour, le chef d’entreprise m’a fait part de son souhait de vendre sa société. Moi j’avais l’impression d’avoir fait le tour de mon métier et ça faisait un moment déjà que je réfléchissais à une reconversion. J’ai vu là une opportunité à saisir. » Quelques mois plus tard, Emmanuel Cagné se retrouve à la tête de la société, devenue sienne. Un choix éclairé, puisqu’en optant pour une transmission le jeune entrepreneur rachète les machines, la clientèle et se trouve accompagné par le cédant pendant quelques mois.

Investir pour construire l’avenir

C’était il y a 5 ans. Aujourd’hui la société Normaffut 54 a déménagé à Chanteheux dans un bâtiment situé rue Jean Mermoz qui abrite la vingtaine de machines nécessaire à tout affutage de précision. Entre une machine automatique à commande numérique qui affute au centième de millimètre et une autre affrétée spécialement aux lames de tronçonneuses, Emmanuel Cagné navigue en spécialiste reconnu de l’affutage. « On ne soupçonne pas la diversité des corps de métiers qui utilisent des outils tranchants : l’agroalimentaire, bien sûr, avec les bouchers/charcutiers, mais également les coiffeurs, les papeteries, toute l’industrie du bois et celle de la mécanique qui utilise pour le métal des outils spécifiques et nécessairement bien affutés » précise celui qui surveille ses machines tout en parlant. Certaines œuvrent toutes seules, programmées pour affuter le tranchant d’une épaisse scie de menuisière tandis que d’autres nécessitent encore un travail manuel : « c’est là qu’intervient le savoir-faire de l’artisan : chaque outil est taillé pour une utilisation particulière qui nécessite un angle unique. Au professionnel de le connaître et de le respecter lors de l’affutage. »

Une clientèle diversifiée

S’il confie travailler beaucoup pour des professionnels, Emmanuel Cagné tient néanmoins à conserver son entreprise ouverte au public chaque après-midi de la semaine. On peut pousser la porte de Normaffut 54 pour faire affuter sa lame de tronçonneuse, ses forets ou ses couteaux de cuisine. Les délais sont rapides, comptez une ou deux journées pour récupérer le tranchant de vos outils comme neufs.